Métro

Je suis là, debout, entre mille voyageurs, l’air hagard. Luttant pour passer inaperçu. Ma perruque me pique. Mon maquillage coule. J’ai chaud. Trop chaud. La colère me consume. Vingt-cinq minutes que le métro est arrêté entre les stations Sherbrooke et Berri-UQAM. Vingt-cinq minutes de ma vie anéanties durant lesquelles j’aurais bien pu inventer un vaccin contre le cancer, peindre un Picasso ou commencer à apprendre à jongler avec des couteaux pourquoi pas.

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Piégée

4h45. Encore quinze minutes de répit. L’air glacial écorche mon visage sans relâche. La seule partie de mon corps encore vulnérable. Pianotant autour de moi, mes doigts reconnaissent le plastique gelé de ma lampe frontale. Une faible lueur jaillit et chasse les ombres inquiétantes qui hantent mes cauchemars des dernières heures. Je suis déjà épuisée. Le manque de sommeil me rattrape de jour en jour. Je n’ai pas quitté mes bottes de la nuit pour éviter les engelures.

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Première Neige

La sonnerie de mon téléphone me sort brutalement de mon sommeil. Je tâtonne sur la table de chevet en faisant tomber avec fracas le verre d’eau qui devait m’éviter la gueule de bois monumentale après la soirée vins et fromages d’hier. N’ayant pas osé manger de petits cubes jaunes injectés de lactose, je me suis rabattue sur le doux nectar des dieux. Je ne sais pas si Le Créateur est friand de vin Kangourou, mais le rapport quantité prix n’est pas négligeable. À défaut de ne pas avoir eu à dissimuler des petits pets sournois à gauche et à droite pendant la soirée, j’ai un mal de tête carabiné.

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